Une vie de singes dans l’Aisne à Folembray

Nous avons suivi les soigneurs du Jardin exotique, un refuge qui accueille des petits primates maltraités, abandonnés ou saisis par la douane.

Nous ne sommes pas un zoo  », prévient d’emblée Laury Venant, le créateur du Jardin exotique, un centre d’accueil pour petits primates, situé à Folembray. L’endroit est un peu confidentiel, ce qui assure une certaine tranquillité aux quelque 35 à 40 singes qui peuplent le refuge. Sur un terrain gracieusement prêté par la municipalité, une petite dizaine de grandes cages sont disséminées. À l’intérieur, des primates de toutes sortes : des lémuriens, de facétieux ouistitis, des tamarins empereurs, une espèce menacée, une impressionnante bande de macaques du Tonkean… «  Ils viennent soit de laboratoires, soit de saisies de douane ou de cirques…  », explique Laury Venant qui a créé l’association Le Jardin exotique en 2011. Deux ans après, le centre voyait le jour. « J’avais déjà des singes chez moi, avec toutes les autorisations  », précise ce passionné de primates qui a obtenu tous les certificats capacitaires. Il occupe désormais son temps entre le centre et sa profession d’infirmier et partage sa passion avec plusieurs bénévoles.

Ce lémurien ne vous rappelle pas quelqu’un ? Il ressemble comme une image à King Julian, l’un des personnages du film d’animation Madagascar !

Prendre soin de tout ce petit monde demande une certaine organisation mais Laury Venant veille au grain. Les primates sont nourris une à deux fois par jour, selon les espèces. «  Ils mangent en majorité des fruits et des légumes. Nous avons signé une convention avec un supermarché local qui nous garde des invendus  », indique Jessika Khakhoulia, la soigneuse.

Le centre accueille aussi des macaques de Tonkean. Cinq de ces impressionnants primates vivent dans un enclos de 300 m 2 .

Se saisissant d’un bol, elle nous invite à la suivre, elle et Fanny, une stagiaire, à l’intérieur de la cage des lémuriens. Attirés par la nourriture, ces derniers se jettent sur les morceaux de poire que la soigneuse leur tend. Avec leurs petits doigts, ils les attrapent et les glissent à leur bouche comme des enfants. Puis c’est au tour des trois ouistitis à pinceaux blancs. Ces petits singes, qui tiennent dans le creux de la main, sont de véritables boules d’énergie, sautant d’une branche à l’autre, virevoltant au-dessus de nos têtes et s’installant volontiers sur une épaule ou dans un objectif d’appareil photo ! Pourtant, les ouistitis, comme tous les autres singes, restent des animaux sauvages et c’est un point sur lequel le président du site est intraitable. «  Il faut toujours faire attention car ce ne sont pas des animaux domestiques. Je me bats contre les particuliers qui achètent des singes.  »

Ce ouistiti à pinceaux blancs termine son repas du jour, qui comprend notamment des morceaux de poire et d’autres fruits et légumes.

Et s’il ne leur rend pas la liberté, c’est tout simplement car la plupart n’ont jamais vécu ailleurs qu’en captivité et seraient incapables de survivre seuls. Pour les occuper, les soigneurs leur concoctent de petits jeux, des enrichissements, pour les inciter à grimper ou à fouiller pour trouver leur nourriture. L’hiver, des lampes chauffantes et des radiateurs permettent à ces petits animaux, généralement issus de pays exotiques, de passer l’hiver au chaud !